vendredi 31 mai 2013

Le SAMU accusé après la mort du bébé

Enzo avait 4 mois, il ne demandait qu'à vivre. » Comme les autres membres de la famille, Jean-Marie Demaret a été bouleversé par la mort soudaine de son petit-fils, samedi 18 mai, à l'hôpital d'Abbeville. L'enfant a été inhumé le jeudi suivant. Mais aujourd'hui, ce drame pourrait déboucher sur une affaire judiciaire. En fin de semaine dernière, Jean-Marie Demaret, qui habite Eaucourt-sur- Somme, a en effet décidé de porter plainte auprès de la gendarmerie d'Abbeville pour non assistance à personne en danger et négligence.

Il reproche au SAMU 80 d'avoir refusé d'envoyer une équipe au domicile des parents d'Enzo, dans le quartier de la Zac d'Abbeville. La plainte a été suivie d'effet puisqu'une enquête préliminaire a été décidée par le parquet d'Amiens « pour rechercher les causes de la mort ». Les parents d'Enzo ont été entendus par les gendarmes, le dossier médical de l'enfant a été saisi en début de semaine à l'hôpital d'Abbeville (pas mis en cause pour l'instant), de même que les bandes enregistrées des appels au SAMU d'Amiens. Une autopsie ne sera demandée que si elle est nécessaire. Selon leurs résultats, ces investigations pourraient aboutir à l'ouverture d'une procédure judiciaire.

 

«Il était devenu gris»

 

Jean-Marie Demaret raconte : « Ce jour-là, il était 12 h 15, et le petit n'était pas bien. Mon fils a appelé le 15 en expliquant que le petit était encombré, avait du mal à respirer, qu'il avait changé de couleur, il était devenu gris. Il a aussi précisé que c'était un grand prématuré. Enzo est né à 5 mois de grossesse et pesait 800 grammes. À l'hôpital d'Amiens, ils l'avaient sauvé. Ils l'ont gardé trois mois et l'ont rendu à ses parents il y a un mois. Il était arrivé à 3,160 kg. »

Mais au bout du fil, le médecin régulateur aurait estimé qu'il n'y avait « rien de grave, qu'il était en train de se désencombrer », témoigne Geoffrey Demaret, le père d'Enzo. Et le Samu n'a pas déclenché l'alerte. C'est alors que la grand-mère du petit arrive et décide de l'emmener aux urgences de l'hôpital d'Abbeville : « Ils l'ont pris tout de suite, l'ont mis sous oxygène et lui ont fait tous les examens », poursuit Jean-Marie Demaret. Il note toutefois qu'ils ne l'ont pas mis en néonatalogie, estimant qu'il pouvait être contagieux, mais en pédiatrie. Cependant, malgré tous les efforts entrepris, le bébé est décédé une heure plus tard.

Geoffrey Demaret dit avoir rappelé dans l'après-midi le Samu, pour annoncer la mort de son fils, mais il aurait été mal reçu. Jean-Marie Demaret a fait de même le lendemain, lundi 20 mai, pour demander à rencontrer le chef de service. « Ils m'avaient dit que j'aurais un rendez-vous le lundi suivant (27 mai, NDLR) mais ils ne m'ont jamais rappelé. » Il a donc décidé de porter plainte : « Faire un diagnostic par téléphone pour un grand prématuré, c'est irresponsable, s'emporte Jean-Marie Demaret. Maintenant, je suis prêt à aller jusqu'au bout. Cette procédure, cela ne nous rendra pas le petit. Mais il ne faut plus que ça se reproduise. »


http://www.courrier-picard.fr/region/le-samu-accuse-apres-la-mort-du-bebe-ia0b0n95789

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