L’accident tourne au drame

Alain Pognant, un Etangeois qui travaillait à Autun, a eu la jambe broyée par une pelleteuse. Il est décédé quelques heures plus tard. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte.
Les habitants d’Étang-sur-Arroux sont sous le choc. Alain Pognant, employé de la société étangeoise H2 Eaux Environnement depuis des années, est décédé mardi peu avant minuit à son arrivée au centre hospitalier de Dijon. Rien ne laissait présager de cette issue dramatique.

Une pelleteuse lui broie la jambe

Ce mardi après-midi, l’Etangeois de 55 ans, très impliqué dans le club de basket de sa commune (lire ci-dessous), travaille sur un chantier de travaux publics à Autun, chemin de la Feuillée, à proximité de la route de Beaune. Il balaye la chaussée derrière une pelleteuse à chenilles de 7,5 tonnes.
« Le conducteur de la pelleteuse a reculé pour laisser passer une voiture. Il n’a probablement pas vu Alain qui devait se trouver trop prêt de l’engin. Il l’a percuté et lui a roulé sur une jambe », avance le patron de la société, Gérard Garnier. Alain Pognant, lui, ne s’est probablement pas aperçu que son collègue manœuvrait : la pelle mécanique n’est pas équipée d’avertisseur de recul.

Il décède avant d’arriver à Dijon

Les sapeurs-pompiers et le Smur d’Autun sont aussitôt prévenus de l’accident. Il est 15 h 39. « À notre arrivée, la victime avait un pied, le mollet et la partie basse de la cuisse broyés. Il était conscient et a rapidement été pris en charge », détaille l’adjudant-chef Christophe Dilhan du centre de secours d’Autun. Le quinquagénaire est transporté au centre hospitalier d’Autun puis transféré quelques heures plus tard au CHU de Dijon. « Nous avions demandé un transfert héliporté. Mais l’hélicoptère ne vole pas la nuit, explique le directeur de l’hôpital d’Autun, Bruno Legourd. Le patient a donc été transporté en ambulance après avoir été stabilisé et techniqué médicalement ». Malgré tout, Alain Pognant, transfusé à plusieurs reprises, décédera à son arrivée à Dijon, peu avant minuit. Selon nos informations, il aurait fait deux arrêts cardiaques sur le trajet.

Une enquête pour homicide involontaire

« Ni le conducteur de la pelleteuse, ni la victime n’étaient alcoolisés », explique le major René Gibaut de la brigade de gendarmerie d’Autun. « Une procédure pour homicide involontaire en flagrant délit a été engagée. Notre objectif est de déterminer si la mort est la cause unique et directe de l’accident », complète le commandant de la compagnie Lionel Lescoffier qui attend les résultats de l’autopsie qui devrait être pratiquée aujourd’hui jeudi.
Dans les prochains jours, Gérard Garnier, le gérant de H2 Eaux Environnement et le conducteur de l’engin de chantier qui travaillait pour le compte du Smemac (syndicat mixte de l’eau Morvan Autunois Couchois) seront convoqués par les militaires pour être entendus. « Une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités de chacun », a confirmé le vice-procureur de Chalon sans vouloir en dire davantage.
L’inspection du travail a elle aussi ouvert une enquête.

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