jeudi 23 janvier 2014

Limoux. Le rêve du jeune clandestin a fini au bout d'une corde

Hébergé au Foyer des jeunes travailleurs, Hala, jeune marocain de 16 ans, entré clandestinement en France s’est pendu. Une nouvelle vie pourtant se profilait.
Il ne parlait pas notre langue mais était venu en France, clandestinement, depuis le Maroc, attiré comme un grand nombre d’émigrés de cette partie du monde par le rêve ou le mirage d’une vie meilleure. Au bled, la France c’est l’Eldorado des Espagnols du XVIe siècle, l’Amérique du XXe d’Elia Kazan. Hala avait tout juste 16 ans.Dimanche, pour une raison qui demeurera ignorée et qui interpelle chaque fois qu’une personne se donne la mort, il s’est pendu au bout d’une corde ou d’une ceinture,dans la chambre qu’il occupait depuis plusieurs semaines au Foyer des jeunes Travailleurs de Limoux. Séparé par une cloison, à quelques mètres de ses camarades avec qui il rigolait la veille, ne laissant en rien présager son geste funeste. Accueilli en situation d’urgence, dès son arrivée dans l’Aude voici trois mois, il avait fait l’objet d’un suivi psychologique, puis placé de manière temporaire par le Procureur de la République et le Conseil Général de l’Aude au Foyer limouxin, au titre de mineur isolé. Une mesure de protection assurant sécurité matérielle et encadrement. En attendant que sa situation s’éclaircisse au terme de l’enquête judiciaire. Sans doute aurait-il été dirigé vers une filière d’intégration, un centre de formation pour mineurs, la délivrance plus tard d’un statut de résident. Au centre, les jeunes pensionnaires tout comme le personnel encadrant sont effondrés et ne comprennent pas. «C’était un garçon souriant, sociable, qui se débrouillait avec quelques mots d’espagnols et les gestes pour se faire comprendre, déplore M.Mascaraque, secrétaire général de la fédération des œuvres laiques, dont le foyer dépend. Il avait concocté récement une recette de son pays pour ses copains, sortait en bande faire les courses en ville. On le sentait impliqué et heureux. Tous les voyants étaient au vert. Mais nous savions aussi qu’il avait beaucoup souffert, vécu des choses terribles». Hala avait pourtant fait le plus dur, franchi la frontière clandestinement, dissimulé entre les essieux d’un camion selon un témoignage, bravant le danger au péril de sa jeune vie. Inexplicablement, celle-ci s’est arrêtée au moment où la promesse d’un nouvel horizon s’offrait à lui.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/23/1801084-limoux-reve-jeune-clandestin-fini-bout-corde.html

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