samedi 8 mars 2014

À Ribécourt, l’interrogation après le meurtre de Clément

Clément Tuzi est mort dans la nuit du mercredi au jeudi 6 mars, frappé de sept coups de couteau. Un homme a confessé les faits mais les circonstances du drame restent floues.
Ce jeudi 6 mars, en seconde partie d’après-midi, tout comme hier matin, les gendarmes ont passé au peigne fin un terrain vague de la rue Aristide-Briand, à Ribécourt-Dreslincourt, près de Compiègne. Ils espéraient y trouver l’arme qui a pris la vie de Clément Tuzi, un jeune homme de 25 ans, mort après qu’un coup de couteau lui a sectionné l’artère fémorale – au niveau de la cuisse.
Les militaires ont été conduits jusqu’à ce bout de terrain, situé juste en face de l’habitation de l’auteur présumé des faits, un voisin de la victime. Au cours de sa garde à vue, ce dernier aurait en effet confessé être l’auteur du coup de couteau qui a mortellement blessé Clément Tuzi. Vendredi, dès 8 heures, des hommes des gendarmeries de Ribécourt, Compiègne et Noyon, étaient sur les lieux.

L’auteur présumé présenté ce vendredi au juge d’instruction

Ils étaient une quinzaine, assistés d’employés de mairie venus avec du matériel. Petit à petit, s’aidant de détecteurs de métaux, ils ont dégagé le terrain en friche à la recherche de l’arme blanche ensanglantée. Tous les alentours ont également été fouillés : poubelles, pelouses, les moindres recoins. En milieu de matinée, deux hommes de l’identification criminelle sont arrivés sur place. Après avoir vérifié le toit d’un hangar (à gauche sur la photo), puis celui de la maison du meurtrier présumé, ils se sont intéressés aux traces de sang retrouvées sur la scène du crime.
Un peu après midi : lever de camp. Malheureusement sans succès. L’arme devant permettre de confirmer, ou d’infirmer, les dires du meurtrier présumé, la retrouver est essentiel pour le bon déroulement de l’enquête. Que sait-on pour le moment ? Mercredi soir, Clément Tuzi et sa compagne, avec laquelle il était pacsé, ont invité trois amis pour regarder le match de l’équipe de France de football. «  Il y avait son cousin et son meilleur ami, avec lequel il adore pêcher, relate Philippe Tuzi, le père de la victime. Il n’y a que le dernier que nous ne connaissons pas.  »
Il s’agit justement de l’homme dont la maison est sise juste à côté de celle de Clément Tuzi, elle-même située dans l’enceinte d’un corps de ferme, rue Aristide-Briand. La soirée se passe normalement, «  arrosée mais sans rien d’excessif  », selon les autorités, jusque vers 1 heure du matin. Les deux hommes seraient sortis fumer une cigarette, s’éloignant d’une vingtaine de mètres dans l’allée qui conduit à leurs deux habitations. La dispute a-t-elle éclaté avant ? Quelle en était la cause ? Ce sera à l’enquête de le déterminer. C’est en tout cas à ce moment-là que Clément Tuzi a été mortellement blessé. Le reste du groupe n’aurait pas assisté à la scène.
Péniblement, perdant énormément de sang, le jeune homme aurait réussi à rejoindre son domicile. C’est sa compagne qui a prévenu les secours, arrivés malheureusement trop tard. À leur arrivée, les gendarmes ont interpellé l’ensemble du groupe : la conjointe de la victime, et leurs trois amis. Les quatre jeunes n’ont été auditionnés que le lendemain, en fin de matinée, le temps que toute trace d’alcool ait disparu de leur système.
L’autopsie du corps, réalisée hier matin, a confirmé que Clément Tuzi «  présentait sept blessures par arme blanche, dont au moins une s’est révélée mortelle  », indique Amélie Cladière, procureur de la République de Senlis. Ce vendredi après-midi, l’auteur présumé des faits a été présenté à un juge d’instruction. Il devait être mis en examen dans la soirée, probablement pour homicide volontaire. Les trois autres personnes placées en garde à vue ont été libérées.

« Il était passionné de la vie »

Ce vendredi matin, une partie de la famille de Clément Tuzi assistait à la fouille du terrain vague. «  Cela faisait deux ans qu’il avait quitté l’armée, indique Philippe Tuzi, le père de la victime. Il était tireur d’élite, et avait notamment participé à l’opération Épervier, au Tchad.  » Les proches de la victime ne comprennent pas ce qui a pu se passer. «  Nous attendons le résultat de l’enquête.  » D’autant plus surpris que «  Clément avait suivi une formation de commando, il savait se défendre, ne se serait pas fait avoir  ». Concernant son fils, il assure «  [qu’]il avait la tête sur les épaules, surtout après l’armée. Il n’a jamais eu un PV, jamais un excès de vitesse, il était trop intelligent pour ça, trop passionné par la vie. C’était la crème des crèmes.  » Décrit comme «  gentil, calme, travailleur  », le jeune homme était passionné de moto et de pêche. Il suivait une formation d’élagueur en alternance. «  À moitié chez un professionnel de la commune, à moitié au lycée horticole de Ribécourt, précise Jean-Guy Létoffé, le maire. C’est quand même malheureux. Un garçon qui n’a jamais posé de problème, qui a risqué sa vie dans l’armée, et qui perd la vie bêtement, à cause d’une embrouille…  »

http://www.courrier-picard.fr/region/a-ribecourt-l-interrogation-apres-le-meurtre-de-clement-ia190b0n328912

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