mardi 28 octobre 2014

Barrage du Tarn : "Un pote est tombé" raconte un ami de Rémi

Victor Belle était avec Rémi quand le corps inanimé du jeune homme a été ramassé par les gendarmes lors d'affrontements avec des opposants au barrage contesté de Sivens (Tarn).
Un pote est tombé" et les forces de l'ordre "l'ont emmené" : Victor Belle était avec Rémi quand le corps inanimé du jeune homme a été ramassé par les gendarmes lors d'affrontements avec des opposants au barrage contesté de Sivens (Tarn). A côté d'une tache de sang, il raconte ce qu'il a vu. "On voulait faire en sorte qu'il n'y ait plus de gendarmes sur la zone et arrêter ce chantier", commence par dire Victor, la vingtaine, pour expliquer pourquoi il s'est rendu, dans la nuit de samedi à dimanche avec plus d'une centaine d'autres opposants à une extrémité du chantier. Les forces de l'ordre y étaient postées pour garder les cabanes des ouvriers déboisant le site.
"On a compris que c'était notre pote"
"Ils avaient des flash-balls et nous visaient. Ils ont commencé à tirer des lacrymogènes. C'était chaud", dit le jeune homme, se présentant comme un militant de la cause écologiste, ayant déjà eu maille à partir avec les forces de l'ordre sur d'autres terrains de lutte. "Entre 2 heures et 2h30, on a vu un pote tomber au sol. Les CRS se sont mis à quatre pour le tirer et l'emmener", assure-t-il, en montrant du doigt une tache de sang, d'une trentaine de centimètres sur vingt, encore présente sur l'argile damée où se sont déroulées les échauffourées. A partir de la tache, on distingue nettement des lignes parallèles qui peuvent faire penser à celles laissées par deux pieds traînant sur le sol. "Ça a duré jusqu'à 4 heures du matin et dimanche, on a entendu qu'il y avait eu un mort. On a compris que c'était notre pote".
 "Il n'était pas bourré, il n'était pas défoncé"
Selon le procureur d'Albi, Claude Dérens, les gendarmes retranchés dans l'aire de stockage des engins de chantier avaient été attaqués par une centaine de manifestants violents qui voulaient en découdre et jetaient des cocktails Molotov par dessus les grillages. Les forces de l'ordre avaient alors repéré le corps d'un jeune homme au sol et avaient effectué une sortie pour aller le chercher et lui porter secours.
"Aujourd'hui, on a la haine", lance Victor. "Et je tiens à dire que notre pote était lucide. Il n'était pas bourré, il n'était pas défoncé", lance-t-il, tout aussi ulcéré par les affirmations selon lesquelles les opposants qui ont affronté les gendarmes seraient des anarchistes. "C'est faux. On n'a rien d'anarchiste. Je n'ai rien à voir avec ça. Mon pote non plus". "On a balisé la zone nous-mêmes", explique Alain Hébrard, membre de la Confédération paysanne, en montant un grillage autour de la flaque de sang. La mort d'un opposant, "c'était quelque chose qui risquait d'arriver. Pour le moment, on ne désigne aucune responsabilité mais évidemment, ce ne serait pas arrivé s'il n'y avait pas eu cette situation", lance le militant de la Confédération, béret rouge vissé sur ses cheveux blancs.
http://www.midilibre.fr//2014/10/27/un-pote-est-tombe-raconte-un-ami-de-remi,1072307.php

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