mardi 25 juin 2013

Le jaloux tue un voisin serviable

L'amour d'Amélie Dambreville pour Cédric Paduch était mort. Pas l'inverse. Sans lui révéler la rupture, elle s'était rapidement installée à Moÿ-de-l'Aisne, une commune du saint-quentinois, chez Florian Drose, un père de famille qu'elle avait rencontré deux semaines avant le drame.

Prévenu, Cédric Paduch est arrivé avec sa haute stature, sa rage, son désarroi et son pistolet semi-automatique. Il a épouvanté toute la maisonnée et tiré sur un voisin, Thierry Lannez, qui s'enfuyait à sa vue.

En dépit de son comportement, Cédric Paduch est un sentimental. La révélation de la « trahison » d'Amélie a brisé ses espoirs et ses projets. Il devait reprendre le
restaurant
de ses parents, en compagnie d'Amélie Dambreville, le 1er juillet 2010. Et patratas.
 


Un drame évité
 

Cette déconvenue l'a rendu fou. « J'étais à l'ouest » dit Cédric Paduch. Il a laissé parler ses démons. Dès son enfance, il a souffert d'une phobie scolaire sévère, suivie d'une phobie sociale, lorsque l'entreprise qui l'embauchait a fermé ses portes. En dépit de tout, il a travaillé, a suivi quelques traitements et comptait sur l'attention de sa famille pour reprendre pied, à travers un nouveau projet, avec une nouvelle compagne.

Les gendarmes se souviendront du fatal dimanche 13 juin 2010. C'était jour de brocante à Moÿ-de-l'Aisne et les rues étaient pleines d'étals dont le contenu débordait sur la chaussée.

À leur vue, Cédric Paduch a résisté, placé le pistolet sur sa tempe, empêché les services de secours d'accéder à la victime. « Il était comme un noyé. Il dégoulinait de bave. J'ai dû l'essuyer », dit un gendarme qui a fait tout ce qu'il a pu pour le raisonner et éviter que le forcené n'ait l'idée de s'en prendre à la foule compacte.
 

La victime, père et mari exemplaire
 

Très bien considéré dans la commune, Thierry Lannez était tailleur de pierre pour les monuments historiques ; il avait atteint le grade de chef d'équipe et travaillé sur la cathédrale Notre-Dame de Laon.

Sa veuve ne peut faire son deuil d'un mari dont elle décrit les qualités avec pudeur. « Il rendait service à tout le monde. » C'est ce généreux trait de caractère qui lui a coûté la vie.

Amélie Dambreville sera entendue, aujourd'hui, en temps que témoin. Cédric Paduch lui répétera peut-être ses propos, prononcés hier, l'air maussade : « Je ne l'aime plus. J'ai été pris pour un pigeon. »

http://www.courrier-picard.fr/region/le-jaloux-tue-un-voisin-serviable-ia0b0n118562

1 commentaire:

  1. Bonjour Francis
    Quel drame encore!
    La jalousie est terrible et mène à des actes extrêmes..Ce pauvre voisin n'avait rien à voir dans cette histoire!
    Et voilà, c'est lui qui paie!
    Je te souhaite une bonne fin de journée
    Bises
    Francine

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