mardi 24 septembre 2013

Pact : le cambriolage avait tourné au drame

Il a 23 ans, les cheveux bruns coupés court, une chemise noire et il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Jonathan Millat a pris place, hier matin, dans le box des accusés de la cour d’assises de l’Isère. Il doit répondre de “vol avec violence ayant entraîné la mort”.
Le jeune Isérois est accusé d’avoir commis, en janvier 2011, un cambriolage qui avait viré au drame. Le 13 janvier 2011 au matin, une femme qui venait, comme tous les jeudis, rendre visite à son père Elisé-Gaston Bastet, 86 ans, avait découvert le corps sans vie de l’octogénaire. Le visage tuméfié, l’homme gisait sur un lit, enroulé dans des draps. Deux téléviseurs, le téléphone portable et la carte bancaire, de l’argent liquide et la voiture de la victime avaient disparu.

 Plusieurs coups de crosse de fusil dans le visage de la victime

La localisation du téléphone portable avait permis aux gendarmes de localiser la petite Peugeot 1007 de l’octogénaire dans le centre-ville de Beaurepaire. Une surveillance du véhicule avait été mise en place, et les gendarmes avaient interpellé deux hommes qui étaient, quelques minutes plus tard, montés à bord du véhicule. Si le premier avait été rapidement mis hors de cause, le second, Jonathan Millat, 20 ans à cette époque, avait reconnu les faits.
Le jeune homme avait expliqué avoir contracté une dette sur fonds de stupéfiants. Il aurait donc décidé de cambrioler la maison d’Elisé-Gastion Bastet, à Pact, le 12 janvier 2011 au soir. Si les circonstances exactes de l’intrusion dans l’habitation sont encore floues, le jeune homme avait expliqué s’être retrouvé nez à nez avec l’octogénaire muni d’un fusil. Elisé-Gaston Bastet avait été désarmé et aspergé de gaz lacrymogène. Le vieil homme avait ensuite reçu plusieurs coups de crosse de fusil dans le visage « pour qu’il cesse de crier », avait expliqué l’accusé aux enquêteurs. Elisé-Gaston Bastet s’était tu. Définitivement.

 « Chaque fois que je me regarde dans un miroir, je pense à ce que j’ai fait »

Hier, à la barre, les différents témoins et experts ont dressé le portrait de l’accusé. Un homme « solitaire » et « réservé », selon l’enquêteur de personnalité, qui a également parlé de « personnalité écornée par une enfance complexée ». « Un gentil garçon », pour ses amis. Un homme, condamné à cinq reprises, en proie « à des conflits psychologiques d’origine psycho-affective », pour le psychologue qui s’est entretenu avec lui. Jonathan Millat a également été qualifié, par l’expert psychiatre, de « jeune homme égaré qui a pris le chemin malheureux de la délinquance ». Et de parler de « névroses complexes » au sujet de l’accusé.
Un accusé qui, dès l’ouverture des débats, avait averti le président qu’il souhaitait lire une lettre aux parties civiles. C’est à la première des filles d’Elisé-Gaston Bastet qu’il a lu ses lignes. Demandant pardon et regrettant son geste. « Chaque fois que je me regarde dans un miroir, je pense à ce que j’ai fait », a-t-il dit à une autre fille de la victime. « Il fallait y penser avant », lui a-t-elle sèchement répondu.
Ce matin, Jonathan Millat s’assiéra, comme hier, sur le banc des accusés. Il a 23 ans et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

http://www.ledauphine.com/faits-divers/justice

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