lundi 24 février 2014

Edgar, mort à 14 ans : « un banal accident de la route aux conséquences dramatiques », selon son papa

Un adolescent de 14 ans, Edgar Hamelin, de Lorgies, a été fauché mortellement vendredi alors qu’il marchait avec un copain en direction de Neuve-Chapelle. Son père a accepté de témoigner.
Dans la maison familiale, à Lorgies, les mots du père d’Edgar résonnent avec sobriété au-delà des larmes. Dans le village, depuis l’accident de vendredi qui a ôté la vie à l’adolescent de 14 ans, fils unique, les propos sont emplis de compassion envers ses parents. Ses amis ont ouvert une page Facebook pour lui rendre hommage. À la gendarmerie de Laventie, on a prolongé la garde à vue du conducteur dans l’attente du résultat des analyses. L’homme de 25 ans devrait être présenté au substitut du procureur ce lundi.

Les vérités du père, Serge

Serge, le père d’Edgar, a bien voulu nous parler de son fils. Mais tout d’abord, il veut remettre certaines choses à leur place.Non, le conducteur qui a percuté son enfant sur la route du Beau-Riez qui va à Neuve-Chapelle n’a pas volé le portable d’Edgar comme le croyait une de ses amies. C’est une rumeur qu’il faut stopper. Il comprend que les amis de son fils soient « meurtris et furieux ». C’est pourquoi il veut dire ce qui est.
Edgar et son copain Julien marchaient en s’aidant de la lumière de leur téléphone mobile. Sur cette route, il n’y a pas un seul point d’éclairage public. Edgar a été percuté et tué sur le coup. Une fracture du crâne. « Je ne pense pas que l’on aurait pu le sauver », dit-il. Serge croit savoir que les enfants auraient pu se trouver plus nombreux. Ils devaient y aller à quatre, à cette friterie de Neuve-Chapelle.

Pas d’incinération pour les besoins de l’enquête

Serge et Catherine attendaient, hier matin, un coup de fil du procureur pour savoir s’ils pourraient célébrer les obsèques de leur fils comme prévu mercredi à 14 h 30. Pour les besoins de l’enquête, il raconte qu’on lui a demandé de ne pas faire incinérer le corps, au cas où d’autres examens seraient nécessaires. Des détails de procédure qui viennent ajouter de la douleur à la douleur...
Sur la table du salon, les faire-part sont prêts. Sur les murs de la maison familiale, des photos de chevaux. C’est la grande passion de la famille. Serge évoque ce week-end au championnat de France de jumping au Touquet, et Edgar qui adorait poser devant le cheval avec lequel sa maman avait participé au concours.

Un ado amoureux des animaux

L’amour des chevaux de ses parents, c’est sans doute ce qui a donné à Edgar ce sens très subtil de l’accord avec les animaux. L’adolescent parvenait à approcher des poulains dans un pré, alors que, d’habitude, ces jeunes équidés sont un peu méfiants. Serge évoque encore la grande joie de son fils quand il pouvait jouer avec le chien berger de la ferme d’à-côté. Et, bien sûr, les projets d’avenir pour Edgar, pas très porté sur les études, qui avait choisi de préparer à la rentrée prochaine un métier en relation avec le monde animal.
« Il avait déjà son galop 4. Il était gentil », se souvient, admirative, la fille de Sandrine qui tient l’estaminet au bourg. La jeune fille n’a pas le droit de prendre la route à pied. « Il n’y a pas de trottoirs », remarque Sandrine. Mélanie, qui sert les cafés, indique qu’elle l’emprunte toujours « en plein phare, pour plus de prudence, car c’est un trou noir ». « À la campagne, on s’imagine qu’on est en sécurité. Mais on ne peut plus se promener, c’est devenu trop dangereux. Il faudrait mettre des gilets fluo aux enfants », ajoute Sandrine. La route vers Neuve-Chapelle, tout le monde la prend pour aller à la friterie.

         http://www.lavoixdunord.fr/region/lomme-loos-et-les-weppes/lorgies          

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire