samedi 13 décembre 2014

Les parents de Noëlla veulent savoir comment elle est décédée

Lydia Grandpierre, habitante de Fère-en-Tardenois, tient la photo de sa fille Noëlla dans ses mains. Elle parle peu, bouleversée : «  Je l’ai quittée le vendredi soir, elle avait peur. Le lendemain, elle était morte. On lui a volé sa vie, je veux savoir ce qui s’est passé.  » L’adolescente de 15 ans est décédée le 19 avril au CHU de Reims, moins de deux jours après avoir été admise aux urgences pédiatriques. Six ans auparavant, l’enfant avait été placée en famille d’accueil dans la Marne, près de Dormans. Sa mère ne la voyait que tous les quinze jours. Elles s’appelaient, malgré tout, régulièrement au téléphone.
Pour Alain Cordoin, le père, voici comment se seraient déroulés les faits. Le jeudi 17 avril, Noëlla appelle sa mère à 19 heures. Elle vient d’être admise aux urgences pédiatriques du CHU de Reims. C’est l’administration du collège du Professeur-Nicaise à Mareuil-le-Port, où elle est scolarisée, qui aurait alerté la famille d’accueil et celle-ci l’aurait emmenée aux urgences. Le vendredi après-midi, les parents se rendent au chevet de leur fille. L’adolescente leur dit qu’elle respire mal et qu’elle est fiévreuse depuis plusieurs jours. Sous assistance respiratoire, elle ne semble cependant pas trop mal, d’après ses parents. «  Elle nous a dit qu’elle avait peur car le médecin l’avait prévenue qu’on l’emmènerait au bloc le lendemain, raconte le père. Il lui aurait dit que c’était une petite intervention et qu’elle ne devait pas s’inquiéter.  » Mais à aucun moment, les parents n’ont pu avoir plus d’informations sur l’intervention prévue. Le lendemain à 14 heures, Lydia Grandpierre reçoit un appel de l’hôpital : sa fille vient de décéder.
Elle et son mari se rendent immédiatement sur place. Alain Cordoin demande des explications, s’énerve mais n’obtient aucune réponse. Ils reviendront le lundi, accompagnés de la grand-mère de l’enfant. Ils finissent par rencontrer une femme employée de l’hôpital mais celle-ci ne leur donne aucun renseignement. Le père de Noëlla est en rage. «  Ils nous ont mis dehors  », se souvient-il. Il décide de porter plainte à la gendarmerie de Dormans. Un procès-verbal d’audition est établi le lundi 21 avril pour « maltraitance sur mineur de 15 ans »  ; une plainte est enregistrée.
Noëlla est enterrée dans la semaine. L’été passe sans nouvelles de l’hôpital ou de la gendarmerie. Les parents, hantés par ce drame incompréhensible, ne renoncent pas. Ils entrent en contact avec un avocat rémois, Me  Ludot (lire ci-dessous).
D’après le père, Noëlla était atteinte d’une affection rare : la maladie de Still, qui aurait été diagnostiquée alors qu’elle était en famille d’accueil. «  Nous ne lâcherons pas, pour Noëlla. Nous voulons savoir si l’hôpital n’a pas commis d’erreur. A-t-elle été orientée dans le bon service ? Quelle opération a-t-on pratiquée ? Est-elle arrivée à temps ?  »

L’hôpital invoque le secret médical

À l’hôpital, le décès de Noëlla n’est pas passé inaperçu. Selon des informations qui circulent, la jeune fille, atteinte d’une maladie rare, aurait dû être envoyée dans un service de réanimation cardio-pédiatrique. Au lieu de cela, elle serait restée dans un service des urgences où un acte médical, jugé a posteriori non indispensable dans son état de fragilité cardiaque, n’aurait pas dû être réalisé.
Interrogée, la direction du CHU répond que Noëlla est décédée « malgré les soins qui lui ont été prodigués ». Et ajoute : « Le CHU de Reims s’associe à la douleur de ses proches. Il n’est pas possible de communiquer par voie de presse des informations sur la prise en charge médicale, par respect du secret médical. Les équipes du CHU restent cependant à la disposition des parents pour leur donner toutes les informations qu’ils souhaiteraient obtenir et leur transmettre la copie du dossier médical de leur enfant. »

http://www.lunion.com/region/les-parents-de-noella-veulent-savoir-comment-elle-est-decedee-ia3b26n455822

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire