mardi 20 janvier 2015

Meurthe-et-Moselle : mort à 23 ans en jouant au football

C’était un banal tournoi de foot en salle. Comme il existe partout à travers la France. Il avait lieu dimanche 11 janvier au gymnase du Haut du Penoy à Vandœuvre. Pas d’enjeu. Uniquement des joueurs amateurs qui sont là pour se défouler et s’amuser. Le plus souvent entre copains ou collègues de boulot.
Mais le moment de détente sportive a brutalement viré au tragique lorsque Romain Court, un joueur de l’AS Bouxières-aux-Dames âgé de 23 ans, a fait un malaise.
« Un gars de l’équipe adverse l’a passé en un contre un pour aller au but. Romain s’est retourné pour essayer de le rattraper. Mais il s’est effondré. Il n’y a pas eu de choc. Rien du tout. Il est tombé à plat ventre. Il a essayé de se relever. Mais il n’y est pas arrivé. J’ai tout de suite compris que c’était grave », raconte son ami et collègue de travail Cédric Laury, également joueur à l’AS Bouxières.
Ce dernier s’est précipité vers son copain allongé au sol, inconscient. Il lui a fait du bouche-à-bouche. Une autre personne a essayé de le réanimer avec un défibrillateur et des massages cardiaques. « Nous ne savons pas qui c’est. Nous supposons qu’il s’agit de quelqu’un de l’encadrement d’une des autres équipes. Mais nous aimerions le retrouver pour le remercier », précise le président de l’AS Bouxières, Maurice Michel, très ému.

« Aucun signe avant coureur »

Une fois sur place, les pompiers ont pris le relais de l’inconnu au défibrillateur. Ils ont pris en charge le jeune footballeur et l’ont conduit au CHU de Brabois.
« Lorsqu’il est arrivé à l’hôpital, les médecins nous ont dit que son cœur ne battait plus. Ils ont réussi à le faire repartir mais comme c’est un cœur de sportif, gros et qui bat lentement, cela a été plus compliqué et a pris plus de temps. Le problème, c’est que son cerveau n’a pas été oxygéné pendant trop longtemps », raconte Evelyne, la mère de Romain Court. Son fils s’est retrouvé en état de mort cérébrale et les machines qui le maintenaient en vie ont été débranchées dans la matinée du mardi 13 janvier.
Quant au malaise qui lui a coûté la vie, il s’agit d’une crise cardiaque. « Cela paraît incroyable », murmure son père, Olivier. « Il n’y a jamais eu aucun signe avant coureur. Il ne s’est jamais plaint de douleurs à la poitrine ou au bras », complète la maman de Romain Court, abattue mais digne.
Son fils qui habitait toujours au domicile familial avec son « petit » frère de 18 ans, à Tomblaine, avait en revanche des problèmes de cholestérol. Cela avait été diagnostiqué il y a un an. « C’est héréditaire. J’ai aussi un excès de cholestérol et Romain prenait des cachets contre ça », précise son père. Lorsque le jeune footballeur a été hospitalisé, les médecins se sont rendu compte qu’il avait une artère bouchée. « C’est lié au cholestérol et cela n’a rien à voir avec son décès », affirme Evelyne Court.

Cellule psychologique pour ses collègues

La mort de son fils reste donc incompréhensible. Car le jeune homme était très sportif. « Il était un peu obèse lorsqu’il était plus jeune et, grâce au sport, il avait perdu du poids. Depuis, il était devenu fana de ça. Il avait fait du karaté, il faisait aussi de la course et de la natation, un peu de tout », témoigne son ami Cédric Laury.
C’est lui qui l’avait amené à reprendre le foot depuis deux ans. En compagnie de plusieurs autres collègues du magasin Métro de Jarville où Romain Court travaillait. Aujourd’hui le magasin est sous le choc et une cellule de soutien psychologique va être activée. Une psy doit aller à la rencontre des employés ce mardi.
Cédric Laury confesse qu’il en a besoin : « Car je n’arrive plus à dormir la nuit ou j’ai des cauchemars. Et le jour, j’ai des flashs. Je revois le regard fixe de Romain. »
http://www.estrepublicain.fr/meurthe-et-moselle/2015/01/20/mort-a-23-ans

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